Interview - 6 MIN

Les coulisses du métier de Head of Engineering avec Antoine

21 mai 2024
Dina Ranarison

Antoine est Head of Engineering chez RocketLinks, à la tête de l’équipe tech. Il dirige la réflexion, la conception et la mise en œuvre de la vision technique de l’entreprise. Un rôle dans lequel il place l’humain et la collaboration au premier plan.

Bonjour Antoine. Peux-tu nous en dire plus sur ton rôle chez RocketLinks ? 

Je suis Head of Engineering chez RocketLinks et Reech. Ma responsabilité englobe l’ensemble des aspects techniques de la plateforme RocketLinks ainsi que les outils associés, tels que RocketLinks IA et RocketLinks Benchmark. Je suis chargé de la supervision tant au niveau technique que du management des personnes qui représentent ce côté-là. 

Mon rôle consiste donc à être le point de liaison entre les équipes métier de RocketLinks et l'équipe technique, afin de recueillir les besoins et les problématiques, et d'assurer la planification et l'exécution des projets.

Je suis notamment responsable de la mise en œuvre des nouvelles technologies et des fonctionnalités, mais aussi de l’évolution de notre stack technique. Le tout, en gérant les risques techniques.

Je réalise aussi une veille technologique pour voir ce qui se fait sur les stacks tech que  l'on utilise. Je garde également un œil sur ce qui se fait sur le métier, même si ce sont plutôt les responsables produit qui s’en occupent. Toutefois, je pense que le Head of doit vraiment essayer de comprendre le métier pour en cerner les enjeux et avoir des réponses qui soient pertinentes. Elles sont forcément un peu techniques puisque c'est de l'engineering. Mais il faut comprendre le métier, sinon, c’est compliqué !

Je suis par ailleurs chargé d'améliorer nos pratiques et processus d’engineering, en mettant en place des cycles d'amélioration continue pour s’assurer qu’on répond de la manière la plus efficace possible aux besoins et aux défis de nos clients. 

On parle beaucoup d’agilité dans le monde de l'IT. Moi, je viens pas mal de ce monde-là. L'idée est donc de mettre en place des boucles d'amélioration continue sur les pratiques et les processus pour qu'on soit le plus efficace possible. C'est essentiel pour répondre au mieux aux besoins et problématiques de nos clients dans les meilleurs délais sans compromettre notre roadmap produit.

Quel parcours as-tu suivi pour en arriver à exercer le rôle de Head of Engineering ?

Généralement, je parle d'agilité, donc de la gestion du changement. Du coup, je discute souvent des changements qui caractérisent mon parcours.

J’ai commencé par faire du développement en sortie d'école d'ingénieur. J'ai rejoint une entreprise spécialisée dans la vidéo et la télévision numérique, à une époque où les boîtiers et autres technologies similaires étaient encore à leurs débuts. Notre première solution n’a pas fonctionné. Je me suis donc réorienté vers le développement, mais toujours dans la même société. 

Après avoir initié un changement d’architecture et une réorganisation pour matcher au mieux avec cette nouvelle architecture, j'ai commencé à prendre des responsabilités de leadership technique. J'ai évolué vers un rôle de manager tout en continuant à travailler dans le domaine technique. 

Au fil du temps, l'entreprise a grandi, passant d'une cinquantaine d'employés à plus de 150. Durant ces dix années, j'ai dirigé une équipe qui est passée de trois prestataires à une quinzaine, principalement composée d'employés permanents. On a mis en place diverses méthodes et avons progressivement adopté une approche agile, dont j'étais le principal porteur.

Mon rôle a évolué vers celui de coach agile, formateur, manager et référent technique. Je portais plusieurs casquettes à la fois. Malgré une période intense, où j'ai ressenti les limites de mes capacités physiques et mentales, j'ai réussi à gérer un rachat complexe tout en décidant de passer à autre chose pour me concentrer davantage sur le coaching.

J'ai alors rejoint une grande entreprise où j'ai suivi plusieurs formations pour renforcer mes compétences et légitimer mon expérience. J'ai essentiellement travaillé sur l'accompagnement d'équipes, la gestion des risques et la résolution de problèmes humains, mais j'ai rapidement réalisé que j'avais besoin de retrouver un aspect plus opérationnel.

Je me suis donc tourné vers une startup, qui a finalement coulé. Malgré tout, cela m’a permis de développer ce côté entrepreneur. J’ai ensuite intégré une autre entreprise pour mettre en place des pratiques d'amélioration continue de management.

Après quatre ans dans cette société, j’ai finalement rejoint RocketLinks et Reech en tant que Head of Engineering. Cette nouvelle opportunité me permet de gravir une nouvelle marche et de relever de nouveaux challenges.


Tu as pas mal parlé de management. Mais il y a quand même toujours l'opérationnel qui est le cœur de ton métier malgré tout. Y a-t-il un côté que tu préfères ou, justement, c’est le pan pluridisciplinaire que tu aimes ?

Pour moi, c'est un peu un mélange de tout cela. Ce que j'apprécie vraiment, c'est de prendre en charge un collectif, qu'il fonctionne ou non.

Il m'est arrivé de travailler avec des équipes qui ne fonctionnaient pas très bien dans leur ensemble, voire pas du tout. Mon défi était alors de rassembler les personnes autour d'un objectif commun et de les aider à améliorer leurs performances de manière continue et durable.

Souvent, on a tendance à réagir de manière immédiate aux problèmes, ce qui peut être efficace sur le moment. Cependant, cela peut également entraîner une surcharge de travail et un épuisement de la personne. Sauf que c’est avec l’humain qu’on travaille et qu’on construit. C’est lui qui a la connaissance technique.

De mon côté, mes connaissances techniques me permettent de comprendre les enjeux et de prendre des décisions éclairées, mais je ne dicte pas mes choix de manière autoritaire. Au contraire, je m'efforce de comprendre les perspectives de chacun afin de les guider et de les aider à atteindre leur plein potentiel.

Pour cela, je les challenge sur ce qu’ils proposent ou ce qu’ils pensent être le meilleur par rapport à la problématique à laquelle ils font face. Ça, c'est mon expérience qui me permet de le faire.

Quels sont les défis à relever sur ton poste ? 

L’un des plus grands défis est l’humain, parce qu'on est tous différents de jour en jour. On évolue, on a des hauts et des bas… Il faut savoir détecter cela et adapter son approche en conséquence. Il peut arriver d’être confronté à des situations dans lesquelles une personne ne se sent pas bien, et il est important de ne pas prendre cela personnellement, mais plutôt de la soutenir.

Aussi, comme cela ne fait pas longtemps que je suis arrivé, je dois parvenir à laisser ma propre empreinte. C’est un défi quotidien. Je suis challengé quotidiennement par des gens qui ont de l’expertise, alors il faut montrer que j’arrive bien à comprendre chaque élément.

L’autre défi, c’est d’arriver sur un métier que je ne connais pas. Étant impliqué à la fois sur RocketLinks et Reech, je change plusieurs fois de casquettes. Passer d'un sujet à un autre, d'une discussion sur les données à une autre sur une autre thématique, est un des plus gros challenges.

Bien que tu ne sois pas directement au contact des clients, ton travail a une influence sur la réussite des projets avec ceux-ci. Peux-tu m’expliquer de quelle manière ?

Je travaille quand même un peu sur le côté produit. On a des clients qui arrivent avec ce qu’ils appellent une problématique, qui est bien souvent une expression de solution. L’objectif est d’aller chercher la vraie problématique derrière ça et proposer des solutions qui y répondent de manière satisfaisante.

On est généralement assez proches de leurs attentes initiales, mais il est essentiel de garder à l'esprit qu’on développe un produit, pas un projet sur mesure. On intègre leurs demandes et leurs besoins à RocketLinks. 

L’enjeu n’est pas d’exécuter les demandes des clients sans réflexion, car, sinon, on risque d’offrir des solutions inadéquates. On doit jouer un rôle de conseil et de proposition, en expliquant ce qu’on peut réaliser et en suggérant des alternatives lorsque c’est nécessaire. 

En tant que plateforme, on a aussi à cœur de comprendre les implications techniques de nos intégrations avec d'autres systèmes. Cela ajoute une dimension supplémentaire à notre travail auprès des clients.

Il y a donc une grosse place pour l’innovation, autant dans le côté collaboratif que technique.

Oui, quand même. Il faut que ce soit maîtrisé et que ça ait du sens. C'est un principe que je m'efforce de communiquer à mes équipes. Pour cela, on examine les problématiques le plus en amont possible afin d'avoir une réflexion approfondie sur les différentes solutions possibles. On fait des petits pas plutôt que de se lancer dans des projets innovants et ambitieux qui n’ont pas de sens. Sinon, on perd du temps et de l’énergie.

Tout est une question d’équilibre donc. On adapte notre approche en fonction des besoins du moment et de la stratégie globale de l'entreprise. Si on ne fait que de l'innovation tout le temps, ça peut être un peu compliqué. Pour moi, la meilleure façon de faire du durable, c'est d’avoir une approche progressive : tu stabilises, tu évolues, tu stabilises, tu évolues… Le changement doit être guidé par une compréhension claire.

Selon toi, quelle est la mission au cœur de ton quotidien ?

Au quotidien, mon but principal est de maintenir un contact étroit avec mon équipe. Je cherche à détecter les défis techniques et de les aborder avec eux. L’idée est de les soutenir et les accompagner dans leur parcours, en veillant à ce que nous avancions ensemble vers des objectifs communs.

Pour finir sur une note légèrement moins en lien 🔗avec ton métier, que fais-tu durant ton temps libre ?

C'est très proche de mon métier, car je fais partie de beaucoup d'associations. J'aime bien rencontrer du monde et être avec les gens. Cela passe par la construction de projets.

Aussi, je cuisine. Je trouve que c’est de la création : c’est construire quelque chose qu’on va partager après. 

Dina Ranarison

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